• On a tous notre lot de bonnes et mauvaises choses dans la vie, parfois elles s’éparpillent sur le chemin de votre vie et d’autres fois elles s’accumulent sur un laps de temps assez court. Pour ma part, elles se sont suivies de 1980 à 1981. C’est mon troisième épisode marquant ,lui aussi presque aussi fort que le second. Puisqu’il touche la famille. Autant pour les deux premières j’aurais aimé avoir mon père à mes côtés, autant la dernière j’aurais aimé le contraire.
    Pour situer un peu dans le temps, il faut savoir que papa est parti en longue mission en Afrique en 1980 à peu près .Que nous aurions dû le rejoindre .hélas il en a décidé autrement s’écartant de sa famille. Gros sentiment d’abandon quand vous êtes enfant. Un drame familial le poussa à rentrer.
    Il voulut renouer les liens, pas facile pour maman de se voir abandonnée puis tout à coup le retour.
    Ma grand-mère lui en voulait énormément et à plusieurs reprises nous fit la remarque que nous n’avions pas le droit de faire ça à notre maman. Une fois, avec ma sœur, nous nous sommes retrouvées enfermées dans les escaliers dans le noir, nous ne devions faire aucuns bruits. Ma grand-mère ne voulait absolument pas que notre père nous voit.
    Seulement voilà, que voulez-vous un papa reste un papa et un jour maman à accepter de tous se retrouver dans un restaurant pour discuter et reformer une famille.
    Tout cela avait si bien commencé, nous étions heureuse ma sœur et moi, de voir nos parents réunis .tous les enfants aimeraient avoir une famille unie et aimante. Pour une fois, nous avions le droit de choisir ce que nous voulions au restaurant .Nous n’étions pas très riche, alors forcément des occasions comme cela on en connaissait pas .Et ce jour-là c’était la fête.
    Au bout d’un certain temps, je senti bien comme un malaise, mais quand on est enfant, parfois on ne voit pas forcément les choses comme les adultes. Pourtant, alors qu’après le repas nous avions eu l’autorisation d’aller jouer à l’extérieur, laissant ainsi un peu de tranquillité à nos parents.je vis maman courir vers nous, elle avait l’air un peu paniquée. 
    Elle nous prit par le bras ma sœur et moi et nous dit qu’il fallait partir très vite. Partir ? Comment ça et dans la nuit ? À pied ? que fait papa ? Tant de question .mais nous l’écoutons, et prenons la direction de la passerelle (elle traverse la Saône et rejoint la ville ou nous habitons) seulement elle est en triste état et la peur de tomber nous prend au cœur .Nous courrons aussi vite que nous pouvons, en évitant les trous et dans la nuit c’est à la limite effrayant. 
    Arriver de l’autre côté, on se dirige vite à la maison qui longe les quais de la Saône. Elle se situe dans une petite rue tout en haut d’un grand escalier. C’est très vieux, il n’y a que deux pièce et une cave. C’est en attendant bien sûr .On grimpe rapidement les escaliers qui nous y conduisent et maman ferme à double tour. Toutes lumières éteintes, nous attendons là sans faire de bruit. Espérant que papa ne vienne pas. On ne se parle pas mais la peur est palpable.
    Puis tout à coup, des cris, des coups sur le volet .Il ordonne qu’on lui ouvre la porte ou il cassera tout .mais non ! Il ne faut pas céder. Alors il cri encore plus fort et nous dit que si on n’ouvre pas, il enfoncera la porte .Nous ne bougeons toujours pas, ne faisons aucuns bruits et retenons nos sanglots. -Dernier avertissement nous dit-il !!! Et il commence à casser le volet pas très solide .Mais il lui résiste un peu à notre grande joie , alors il nous lance -Je vais revenir avec un fusil et de quoi casser la porte ». Un long silence s’installe, maman essaye de voir s’il est toujours là, elle a peur elle aussi.
    Il ne se trouve plus derrière la porte. Mais par sécurité maman décide de nous faire passer par la cave. En effet, on peut avoir accès à l’extérieur en passant par celle-ci, sans faire de bruit, nous descendons les escaliers reliant la cave à la maison. La sortie se trouve en contre bas de la rue. Et là une fois de plus, nous nous mettons à courir .Nous prenons la direction de ce qui était à l’époque un couvent. Le jardin est constamment ouvert, alors nous nous y faufilons et une fois de plus je connais cette sensation atroce de peur au ventre. Nous nous cachons dans des buissons. Quels sentiments horribles !!! Imaginez ce qu’il se passe dans la tête d’un adulte quand vous vous sentez menacé !! Alors imaginer les pensées d’un enfant d’autant plus lorsqu’il s’agit de votre père !!!
    Maman nous dit, de ne surtout pas bouger, qu’elle va allez chercher du secours, entre autre allez chez ma grand-mère qui à l’époque habitait pas loin de ce jardin, sur les quais de Saône.
    Nous avons tellement peur et en plus maman nous laisse seule, mais, avait-elle le choix ? Dans la nuit une personne attire moins que trois .je ne sais plus combien de temps nous sommes restées là ma sœur et moi .calmer notre peur, nos sanglots.je me retrouvais dans une situation que j’avais déjà connue et je savais très bien ralentir ma respiration.
    Maman est arrivée par la suite avec ma grand-mère, elles nous ont fait passer par les jardins, puis nous avons escalé un mur remplit de ronce, ça fait mal .ma grand-mère qui habitait au dernier étage de sa maison avait la chance d’avoir accès par les chambres à un jardin extérieur. Nous étions saines et sauves mais à jamais marquées par cette histoire.
    La finalité de l’histoire ?mon père ne se souvenait plus de rien, il avait bien un fusil, mais un de ceux que les petits garçons adorent obtenir pour jouer aux indiens et aux cowboys .malgré cela on n’oublie pas. Voilà ce que peux faire l’alcool, cela aurait pu mal se finir .j’en garde encore des traces émotionnellement. Pendant des années quand la nuit arrivait je me cachais sous mes couvertures et m’arrêtait presque de respirer, je calfeutrais au maximum les fenêtres ou le bas de porte pour ne pas apercevoir de filets de lumières .rassurée dans le noir le plus complet. Mais je tiens malgré à dire que mon père n’était pas un homme violent je pense que ce jour-là l’émotion chez lui était peux être trop forte ………………


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